de Florian Zeller

du 7 au 26 mai 2019 > création

mardi et vendredi à 20h30, mercredi, jeudi, samedi et dimanche à 19h

Durée : env. 1h30

La Mère (nomination aux Molières en 2011) fait partie de la trilogie avec Le Père (Molière de la meilleure pièce en 2014) et Le Fils créé en 2018. Florian Zeller est rapidement devenu un auteur de théâtre reconnu. Il est, selon L’Express, « le meilleur dramaturge français, avec Yasmina Reza » et, selon The Guardian, « l’auteur de théâtre le plus passionnant de notre époque ».

Cette pièce est une farce noire qui exprime le labyrinthe des sentiments entre une femme et son mari, entre une mère et son fils, elle résonne comme un écho douloureux pour tenter de répondre à la question « peut-on trop aimer ? ». Ce drame nous prend aux tripes et ne nous lâche pas.

La pièce raconte l’obsession d’une femme doublement abandonnée, la douleur et la solitude d’une mère qui voit ses enfants partir et qui se retrouve toute seule dans sa maison. Comme d’autres femmes, Anne a tout donné pour ses enfants, pour son mari, pour sa maison ; puis les années ont passé et les enfants sont partis, le fils, la fille, et maintenant le père. Elle se retrouve seule, dans un royaume qui fuit de toutes parts. Mais il suffit que le fils, en pleine rupture sentimentale, revienne passer quelques jours à la maison pour qu’elle se remette à vivre – quitte à en perdre la raison en oubliant qu’il faudra encore le laisser partir…

 

Mise en scène et scénographie

Pietro Musillo

Jeu

Isabelle Bosson, François Florey, Simon Labarrière, Marie-Eve Musy

Assistante

Charlotte Chabbey

Lumière

Jean-Philippe Roy

Son

Jean Faravel

Costumes

Eléonore Cassaigneau

Maquillage

Arnaud Buchs

Régie son et lumière

François Béraud

Administration

Guiti Tabrizian

Une production Compagnie Cap10

 

EDITO

 

DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR

Dans ce monde qui se déshumanise, où la technologie semble nous gouverner, nous remplacer et nous réduire peu à peu à son esclavage, l’Alchimic propose un théâtre susceptible de nous affranchir et de nous élever au-dessus de notre condition. Il est fait de multiples prétextes pour sublimer la nature humaine et témoigner de son infini pouvoir de création. Il est l’art de l’acteur, irremplaçable par la technologie, qui nous fait frissonner et sentir notre souveraineté.

Parmi tous les spectacles que nous vous proposons, nous affectionnons un travail d’explorateurs sur différents thèmes de l’actualité, avec l’intention de les éclairer de façon percutante, ludique, originale et divertissante, en faisant usage du pouvoir magique qu’est l’imagination, pour vous émerveiller en recherchant sans cesse de l’invention utile dans nos réalisations.

Cette saison autant que les précédentes reflète cette même démarche. Parmi les huit titres à l’affiche, six créations ainsi qu’une reprise sont réalisées par des compagnies genevoises, et un spectacle en tournée nous vient d’Yverdon. Comme d’habitude, nous honorons une majorité d’auteurs vivants. La plupart d’entre eux ont déjà reçu d’importantes distinctions. Deux excellentes pièces du siècle dernier les accompagnent, écrites par Eugène Ionesco et Friedrich Dürrenmatt. Celles-ci n’ont pas pris une ride, elles paraissent même plus percutantes que du temps de leurs créations.

Tous ces spectacles vous emmènent en voyage dans les coulisses de l’actualité, de l’autre côté du miroir qu’ils vous tendent, où tant de choses se montrent sous un tout autre jour.

Au programme de la saison :

«TOI TU TE TAIS», la nouvelle création de Narcisse, champion de France de slam en 2013. Il revient après le franc succès de «Cliquez sur j’aime», programmé à l’Alchimic en 2016. Dans ce nouvel opus pour texte, musique et vidéo, il s’en prend à ceux qui obligent les autres à se taire.

“LA NEF DES FOUS” d’après la fameuse bande dessinée de Turf, une fable sur la folie des grandeurs et la quête du pouvoir, notamment celui des machines dans notre monde moderne, adaptée théâtralement, conçue scéniquement et interprétée par cinq acteurs prometteurs de la nouvelle génération, parrainés par Joan Mompart.

“LA CANTATRICE CHAUVE” d’Eugène Ionesco, dans une version hors normes, conçue par l’équipe qui a réalisé “L’Ours” de Tchékhov en décembre dernier avec le succès que l’on sait. En usant du même procédé, pour quatre comédiens et trois marionnettes de grandeur humaine, cette conception trouve ici sa légitimité, car elle démasque ces êtres marionnettisés par l’absurdité de la petite bourgeoisie qui les tournent en ridicule.

“MOMO” de Sébastien Thiéry, une pièce comique d’une drôlerie irrésistible sur le thème de la famille. Elle est également d’une grande profondeur et nous invite à la réflexion, en questionnant notre définition de la parentalité et de la filiation, dans une situation familiale extraordinaire presque irréelle qui est surtout des plus cocasses.

“MA VIE DE COURBETTES”, le nouveau seul en scène écrit par le tandem que forment Laurent Deshusses et Pierre Naftule, dont le titre évocateur suffit à en exprimer le propos. Celui-ci pourrait aussi s’approprier la devise de Beaumarchais : “Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer”. Mais dans ce spectacle s’invite le pire des couacs…

“CHRISTINA, THE GIRL KING”, une pièce émouvante en première suisse, du célèbre auteur canadien Michel Marc Bouchard récompensé par plusieurs prix. Elle captive  par la puissance avec laquelle elle exprime les tourments et l’affranchissement d’une femme, que sa condition de reine torture au point de la faire abdiquer pour pouvoir suivre son libre arbitre.

“LA PANNE” de Friedrich Dürrenmatt, une reprise du fameux spectacle de Valentin Rossier, suite au succès qu’il a obtenu au théâtre de l’Orangerie en 2016. Cette fable jubilatoire sur la justice, dont la morale est qu’il vaudrait mieux ne jamais avoir affaire à elle, se situe entre le polar et le drame psychologique, avec un suspense à la Hitchcock.

“LA MÈRE” du brillant auteur Florian Zeller, nominée aux Molières en 2011 – l’une des trois pièces de sa célèbre trilogie avec “Le Père”, Molière de la meilleure pièce en 2014, et “Le Fils” écrite en 2018 – une farce noire qui vous prend aux tripes et ne vous lâche pas, en soulevant la question : peut-on trop aimer ?

Ces spectacles sont riches en émotions. Parmi leurs divers objectifs, ils explorent nos dérives, montrent la beauté de nos faiblesses, mesurent notre grandeur dans l’épreuve, ridiculisent certaines peurs ou dynamitent des idées reçues… Ils vont peut-être toucher une part profonde ou insoupçonnée de votre personne, voire rééquilibrer quelque chose dans ce monde qui bascule, en l’observant sous la loupe de notre démarche artistique, soucieuse de miroiter l’actualité à sa juste valeur.

En espérant que cette saison interpelle votre curiosité, soyez tous bienvenus à l’Alchimic, où nous vous attendons pour vous délecter de plaisir théâtral.

Pierre-Alexandre Jauffret
Directeur et fondateur du théâtre Alchimic